L’école à la maison comme projet de vie?

Olivia du blog Our Little Family, a publié ce matin un article ayant pour titre  :

L’école à la maison est-il un projet de vie adapté à tous?

Elle y expose son avis concernant l’école à la maison et son expérience personnelle. Je vais donc m’efforcer de répondre à sa question principale ainsi qu’à toutes les questions qu’elle pose à
travers son article. 

Pour nous l‘instruction en famille a commencé quand Arthur n’a pas fait sa rentrée en petite section de maternelle. Une année douce mêlée de jeux et sorties dans la forêt.
Nous l’avions pré-inscrit dans une école.
Mais ne le sentant pas prêt, nous avions décidé qu’il resterait encore un an avec nous.
La pression familiale a été forte.
Des mots comme “petits sauvages” et “manque de sociabilisation” ont été régulièrement prononcés. Nous avons cédé.

Nous avons inscrit les enfants à l’école en PS et MS. Mais  l’école où les enfants était inscrit n’avait rien de bienveillante. Au fil du temps, les blessures se sont accumulées. Jusqu’à ce que je récupère Arthur avec l’arcade ouverte nécessitant des points, sans savoir qui, que, quoi, où, et comment. Un mois plus tard, c’est Adam mon petit 3 ans,  rendu à midi le bonnet vissé sur la tête une énorme bosse sur le front et le nez cassé. Toujours sans aucunes réponses.
Cela devenait récurant et nous avons fait le choix de les retirer , nous ne souhaitions pas être appelé pour une blessure plus grave. Et je ne parle “que” des blessures.

Nous avons donc repris le chemin de l‘instruction en famille et notre petite organisation.
Nous avons mis plus de 6 semaines pour redonner envie de travailler à Adam.
Il a fallu s’adapter à sa “nouvelle” phobie. Il ne voulait plus peindre, dessiner, tenir un stylo, jouer avec son frère. Six longues semaines à me torturer l’esprit à savoir si j’avais fait le bon choix.
A chercher des réponses à des solutions que je n’avais pas sur le moment. Il m’a fallu avoir beaucoup de patience et de compréhension. Pendant ce temps, je m’occupais d’Arthur.

Ce n’était pas vraiment notre “projet de vie” sur le moment. Il s’est imposé à nous.
S’il y a bien un point avec lequel je suis en accord avec Olivia, c’est à propos de la remise en question. Elle est permanente . Et heureusement !
Dans mon milieu professionnel (je suis conseillère en insertion professionnelle) , on appelle cela l’analyse de pratique. Cela permet de voir ce qui marche ou non. Ce qui est a continuer ou non.
Et les besoins pour accompagner au mieux.

Est ce que cela m’a demandé une quelconque connaissance ou maturité de réflexion ?
Non il fallait agir , et on s’est adapté.

Est ce que j’ai eu besoin de “certaines connaissances” ? 
Non. J’ai fait des études loin de la pédagogie et de l’enseignement. Mais j’ai lu beaucoup sur le sujet “après” nos débuts d’instruction en famille. Et je pense qu’on peut vite se mettre à niveau, même si on a pas les “bases” . Je pense a contrario, que l’on peut faire l’instruction en famille, si l’objectif principal est le bien être de l’enfant.

Est ce que j’ai fait des concessions professionnelles ou  sociales?
Non. J’étais et je suis en congés parental.

Est ce que notre aventure est collaborative
Sans nul doute. On échange, on partage, on avance ensemble.

Je me suis lancée, enfin rectification, nous nous sommes lancés dans l’instruction en famille, sans lire la loi qui encadre l’instruction en famille.  Parce que j’avais pris des informations avant. Je me suis inscrite sur des groupes, sur des forums et j’ai lu beaucoup de blogs.
Et je ne voyais pas l’intérêt de perdre quelques heures à lire une loi qui de toute façon allait changer, évoluer se modifier, avant que mon fils rentre au CP. Et je n’avais pas plus d’interrogations . A ce jour, je ne l’ai toujours pas lu …

Je suis prête au contrôle de l’Education Nationale qui aura lieu l’an prochain. Ainsi que la visite de la mairie. On a rendu service au maire, en retirant nos photo des enfants blessés. Odieux chantage contre notre sésame : la descolarisation des enfants . 
En plus des cours par correspondance, je note tout, je photographie un maximum d’activités, et je me sers des tableaux officiels de progression. Je sais où, ils en sont et ce que j’ai à modifier. J’accepterai les commentaires, mais pas les critiques non constructives. Car c’est NOTRE instruction, pas celle de l’Education Nationale. L’Education Nationale a montré ses défaillances, sa violence, et son absence d’excuses, lorsqu’ils étaient scolarisés et je n’arrive pas à l’oublier. Cela viendra avec le temps… 

Notre routine s’est rapidement installée. Je ne travaille avec les enfants,  que le matin après 10h , 
et en première partie d’après midi jusqu’à 15h.
Travailler est un vaste mot. Puisqu’il y a beaucoup de jeux, beaucoup de patouilles et d’expériences. J’ai la chance d’avoir des enfants qui s’adaptent à toutes les situations sans trop de mal et malgré
une dysphasie pour Arthur.  J’ai trouvé mes marques, ils ont pris les leurs.

Concernant les “nouveaux liens sociaux”, les enfants ont rencontré des amis NON SCO.
Mais surtout ils voient des enfants dans le cadre des activités sportives.
On se retrouve régulièrement le samedi pour les compétitions de baskets.
Et nous avons aussi les “copines” chez Mémé.
On voit du monde, et on construit des liens en allant chez la voisine ou à la boulangerie.
Dernièrement Adam m’a demandé s’il pouvait retourner à l’école.
Nous étions au parc devant l’école, avec des enfants sortant de l’école.
Je me suis posée la question “est il prêt à y retourner?”
Puis des petites filles ont alors dit à Arthur “barre-toi de là, on veut pas de toi ici”.
Alors qu’il voulait monter faire du toboggan. Ces petites filles étaient dans sa classe l’an dernier.
J’ai vu leur année si violente et dévastatrice  à l’école repasser devant mes yeux. 
Là,  précisément j’ai su que tant que nous serons dans ce village, ni l’un, ni l’autre n’y retourneront.  
Mais si Adam reformule ce besoin sans que nous soyons à proximité de l’école, je pense que j’y réfléchirai sérieusement. Et qu’en couple, nous prendrons la décision.
Ce ne sera pas un échec, au contraire, je l’aurai aidé à ne plus avoir peur de l’école.

A ce jour, notre projet de vie, se résume à lire des histoire du Loup, faire de la pâte à modeler,
jouer à Croque Carotte, et surtout apprendre en douceur.

Est ce que cela va changer? Pas pour l’instant. Mais les enfants évoluent vite, apprennent vite.
Je sais qu’un jour je vais arriver à mes limites, et que moi aussi je voudrais reprendre un emploi.
J’y travaille en reprenant moi aussi mes études. Mais qui sait combien de temps encore nous pratiquerons l’instruction en famille.
C’est un projet de vie, qui englobe notre quotidien et toute notre énergie.
Un projet de vie commun à notre famille.

Pour répondre aux questions de Olivia : 

L’école à la maison est-il un projet de vie adapté à tous?

Je n’ai pas de réponse à cette question en tant que telle.
On ne peut pas savoir parfois, “quand” ou “si”, on va faire l’école à la maison.
Je pense à Sarah, qui pendant un temps a dû descolariser son fils pour cause de violences de l’instituteur. Je pense à deux amies qui ont des enfants TDH  et qui n’ont pas eu le choix, car les écoles ne pouvaient plus les “accepter”. Est ce que ce projet de vie était choisi ? Non.
Est ce qu’elles avaient le choix ? Non
Elles se sont adaptées. Elles ont appris.  Et le choix imposé est devenu projet de vie.  

Je pense qu’on a tous les ressources pour faire l’instruction en famille. Est ce que c’est adapté à tous? Je ne sais pas. Je pense sincèrement qu’on ait, ou non fait des études ce n’est pas ce qui nous conditionne en terme de parent instructeur. Ce n’est pas notre savoir acquis dans les livres qui détermine ce que l’on va apprendre et transmettre. Sans cela mon père qui n’a qu’un CAP n’aurait jamais pu nous enseigner de belles choses grâce  à sa culture et nous transmettre l’amour de la nature et des sciences.

Je pense que l’école à la maison, peut être un projet adapté à tous. Encore faut-il y croire. Encore faut-il être soutenu et encouragé. Imposé ou non, cela reste un choix personnel et familial. Certaines amies me disent “je ne sais pas comment tu fais, je n’y arriverai pas”. Et pourtant, si elles n’avaient pas le choix, je suis certaine qu’elles pourraient y arriver.

Et toi, Penses tu.”>Penses-tu que tu pourrais te lancer dans l’instruction en famille 

Je n’ai jamais pensé pouvoir faire l’école à la maison, et qu’il serait le projet de toute “notre” vie.
Mais je suis forcée de constater, que cela nous va bien. Et cela ne résume pas “toute notre vie”.

Je me suis lancée sans filet dans l’instruction en famille. Sans parachute et si j’échoue, j’emporte
avec moi l’instruction de mes enfants. Et c’est une immense pression.

J’ai appris et j’apprends tous les jours, ce dont j’ai besoin pour les accompagner au mieux dans ce projet.

Mon seul but, c’est qu’ils aient le niveau de compétences requises. Mais surtout qu’ils gardent leurs grains de folie, leur joie de vivre . C’est pour eux, que j’ai fait ce choix de vie.

C’est pour mes électrons libres que j’ai choisi ce projet de vie : faire l’école à la maison.

1 commentaire
  1. Our little family dit

    Merci Céline pour cette réponse.
    J'adore l'idée que tu es joué le "jeu".
    Bisous et belle soirée

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Votre commentaire sera disponible après modération par l'un des administrateur du site, merci.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accepter Lire plus